La Façade #2 – Sarah Ritter

L’ombre de la terre

Installation photographique

16.04 — 30.10.2022
Vernissage 16 avril — 15h

© Courtesy Sarah Ritter. L’ombre de la terre

Les photographies sont issues de différents contextes (laboratoires, archives scientifiques, Alpes, entre autres), et prennent racine notamment dans une résidence dans un laboratoire d’optique contemporain, utilisant la lumière laser comme outil et objet de recherche. Les chercheurs et les ingénieurs se retrouvent ainsi dans un contexte semblable à celui d’un laboratoire argentique, où le laboratoire ne tolère qu’un type de lumière lors des manipulations. La salle d’expérience des laboratoires produit ainsi un espace de clair-obscur, de projections plus ou moins maîtrisées, où les visages et les corps se fondent dans des nuits ponctuelles et fabriquées. Les ombres, les paysages et les objets répondent à cet espace d’une manière ambigüe, espaces non situés, renversés parfois. Au fond un sentiment profond de fiction s’installe, de retrait dans un monde qui ne s’explique pas.
L’ombre de la terre* ne se projette pas sur un espace logique, ni n’est logique, car la lumière, même cohérente, ne l’est pas davantage. La lumière du laser rejoint celle du feu – la plus haute technicité celle de l’archaïque pour nous laisser finalement sans réponse, simple spectateur de ces observateurs étranges qui gravitent dans un monde sombre, envers de notre propre décor – envers de nos vies augmentées, éclairées à outrance. Au fond un secret se tapit, qui attise notre oeil sans lui laisser le loisir de se fermer dans une obscurité apaisée. Les catastrophes sont à prévoir, dans le calme de la nuit artificielle, des soleils fabriqués, et des mers optiques…

*« l’ombre de la terre » est une citation de Kepler, dédicace au roi Rodolphe II de Paralipomènes à Vitellion.

© photos : Gaëlle Foray et Bruno Pouille