Compagnonnage #1 & #2

Le Cacl reconduit un nouveau cycle d’accompagnement aux côtés de la Drac Auvergne – Rhône-Alpes – Ministère de la Culture – Compagnonnage. Nous sommes heureux de créer des connexions toutes particulières en 2024 avec les artistes Valentin Merle et Floriane Facchini.

Le 9 novembre une grande journée d’exposition banquet sera organisée aux côtés des quatre premiers artistes invité.e.s dont Romane Chabrol et Zoé Chalaux présentes à nos côtés en 2023. Cet événement sera organisé en partenariat avec La Luge.

• Samedi 9 novembre
  11h à 18h Atelier « Déguster son paysage » avec Floriane Facchini
  15h Visite de l’exposition aux côtés des artistes :
  installations, peintures, dessins, sculptures et vidéos
• Dimanche 10 novembre, ouverture de 14h à 18h
• Du 11 au 16 novembre, ouverture sur rendez-vous
  mediation.caclacoux@gmail.com
• Dimanche 17 novembre, ouverture de 14h à 18h

Valentin Merle
« Je conçois ma pratique comme l’exploration de composantes artistiques primaires: la forme, la couleur, le geste et la relation que l’humain entretient avec son environnement sont au cœur de mes recherches. Je m’intéresse au faire et aux savoirs-faire qui parcourent notre histoire. Depuis quelques années, je me spécialise dans le domaine de la teinture végétale. Je combine
ce savoir-faire lié aux plantes à des techniques de dessin, de peinture ou de sculpture. D’une certaine manière, mon approche ressemble un peu à ce que l’on pourrait faire en cuisine. À partir de végétaux, j’expérimente différentes réactions chimiques qui permettent à la matière de se transformer et de prendre une nouvelle forme. Je produis souvent à partir de matériaux naturels, locaux, récoltés ou récupérés aux alentours de lieux d’exposition ou de mon atelier. Ils témoignent ainsi d’un lieu, d’un paysage, d’un terroir. Ils ont une identité géographique, une histoire. Produire avec des moyens pauvres et accessibles est également une manière pour moi de questionner l’impact écologique et l’investissement financier qu’implique toute production artistique. Les formes que je crée sont souvent liées à des gestes répétitifs et des processus de construction. Réalisées dans une attitude de concentration méditative et d’intense attention, elles invitent les spectateuri.ces à retrouver un état mental similaire. La question de la disponibilité, qu’elle soit mentale ou matérielle, parcourt tout mon travail. À travers une poétique de la répétition, je tente d’ouvrir des espaces de sobriété et de ralentissement. » Né à Genève, Valentin Merle obtient un Bachelor en Arts Visuels à l’EDHEA en 2019. Il a participé à des résidences artistiques à La Becque, à La Ferme Asile et à Paris, où il s’est formé auprès de teinturières professionnelles. Son travail est régulièrement exposé en Suisse dans des musées et des Offspaces. Il suit actuellement le programme Work.Master de l’HEAD Genève.

Floriane Facchini
« Dans ma pratique artistique, j’utilise la nourriture et l’acte de manger pour interroger notre relation au territoire. Sont convoqués les liens à la cuisine et donc à l’agriculture, aux êtres vivants qui l’habitent et donc aux paysages et à ceux.lles qui le façonnent et le travaillent. Au sein de mes créations, la nourriture est beaucoup plus qu’une expérience gustative. Elle me permet d’aborder de manière inédite de nombreux sujets comme l’histoire des lieux, les relations et interdépendances aux vivants, le vivre ensemble, le partage de la terre, la gestion de la ressource en eau, la géographie. Je crée des formes performatives, situées et participatives où l’acte de manger permet de s’attacher à un territoire, de raconter des histoires, de les ingérer, de faire corps avec. Ce sont des formats in situ, des recherches-créations, toujours liés à un contexte précis et situés. Toutes mes créations sont à chaque fois directement influencées par la ure, la morphologie et les pratiques des lieux où elles se jouent. Que ce soit dans un village au fin fond de l’Italie, le long de la Loire, ou du Rhône où à Bruxelles. Ma démarche s’inspire de l’ethnographie et se déroule souvent en trois temps : une enquête (de trois mois à deux ans), une restitution finale pour chacun des territoires traversés et une trace graphique, sous forme d’une carte sensible, d’un livre ou de la création. Ce sont des projets d’équipe, avec des compétences rses – plasticien.enne.s, scénographe, performeur.euse, créateur.trice sonore, botaniste – et des acteurs locaux du territoire : maraîcher.e.s, pêcheuses et pêcheurs, chef.fe.s de cuisine, chercheuses et chercheurs, habitant. es… Ma démarche est de créer des liens sociaux-poétiques avec, par exemple, un pêcheur, une bergère ou une cueilleuse ».

Zoé Chalaux

Réhabilitation
Texte de Norbert Godon, produit par le cacl

Zoé Chalaux a participé, depuis 2020, à plusieurs expositions collectives : I love humans à Athènes en 2020, IRL é RL à Lyon en 2021. En 2022, avec le collectif La perruque de Laval, elle participe à la mise en place d’une résidence de création et curate l’exposition Traces éventuelles de graisse dans l’ancienne usine de recyclage de traverses de chemin de fer de Laval-de-Cère. En 2023, elle est invitée pour une exposition personnelle, Bâtons Rompus !, à la galerie Showcase à Grenoble. Elle participe ensuite à Galerie Nomades avec l’IAC, donnant lieu à l’exposition personnelle Chutes au centre d’art Angle de Saint-Paul-Trois-Châteaux. Menant une activité pluridisciplinaire, elle est assistante au montage du film Age of Heroes (2020) de Simon Rupoll-Hurier, compose la musique pour les films Campus (2019) de Léo Baudy et An écrasante story (2021) de Marie Boudet, ou encore travaille au montage son du film La mer du milieu (2019) de Jean-Marc Chapoulie et Nathalie Quintane. En 2022, elle participe au projet collaboratif Proust Marcel Club de Véronique Aubouy.

Le travail artistique de Zoé Chalaux est façonné par la liberté que s’octroie l’artiste à faire glisser dans le champ de l’art les savoir-faire de l’artisanat. Son travail de sculpture se compose de matériaux issus de la construction qui sont fréquemment glanés et sur lesquels elle opère des gestes rendant visible leur historicité. Tantôt elle les confronte à des représentations picturales ou encore détourne leurs traitements et usages . Ainsi ses sculptures produisent de nouvelles narrations, nourries de celles des matériaux, des gestes et des lieux.

Site internet de Zoé Chalaux

Romane Chabrol
Romane Chabrol est musicienne et artiste visuelle. Elle vient de terminer le Work.Master de la HEAD après y avoir suivi un Bachelor de peinture. Sous le nom de Horowitz elle compose principalement de l’ambiant expérimentale, souvent viscérale et cinématographique, volontièrement tire-larme. Elle aime penser sa pratique artistique comme une proposition immersive qui envahit sa vie, et travailler sa musique pour qu’elle gagne l’intérieur des gens. Elle créée aussi des installations visuelles qui permettent à sa musique de se déployer dans l’espace, cachant souvent les sources sonores pour renforcer la puissance de la musique. Elle compte profiter de son temps à L’Abri pour continuer à créer de la musique et des performances et avancer sur l’écriture d’un livre qui parle de deuil, de surf et de climax en musique.