L’arbre visionnaire

21.05 — 28.08.2016
Résidence et exposition collective

Visuel ©cacl - Esquisse au brou de noix, l’arbre visionnaire, Charley Case, 2016

Vernissage 20.05.2016 — 18h

Art Orienté Objet, Basserode, Michel Blazy, Berdaguer & Péjus, Charley Case, Céline Cléron, Aurélie Dubois, Jean-Luc Favéro, Vidya Gastaldon, Alexandre Joly, Julie Legrand, José Lepiez, Myriam Mechita, Isabelle Radtke, Olivier Raud, Jean-Xavier Renaud, Lionel Sabatté, Erik Samakh, Teruhisa Suzuki… Avec la participation de Camille Renharhd.

Vendredi 20 mai – 18h
Vernissage

Performance de Camille Renharhd
Performance sonore d’Alexandre Joly

Samedi 21 mai
14h / 18h – Atelier Danse avec les arbres et sensibilisation à l’éveil à l’arbre
19h – Performance de Camille Renharhd
Repas partagé & concert

Dimanche 22 mai
14h / 18h – Atelier Danse avec les arbres et sensibilisation à l’éveil à l’arbre

Médiation : Cette exposition s’étendra presque sur 3 saisons et proposera au public de nombreuses rencontres participatives sous forme de conférences, débats et ateliers de sensibilisation conduits avec les arbres situés en extérieurs. D’autre part, un parcours de randonnée artistique sera mis en place en partenariat avec l’office du tourisme du Plateau de Hauteville. En effet, l’exposition se déploiera entre l’intérieur et l’extérieur de façon à créer une circularité et une circulation favorisant le contact direct avec les arbres.

Dossier de presse

Quand les arbres parlent aux artistes

Dans nombre de cultures de la planète, l’arbre est encore respecté, vénéré, et parfois même consulté. Il peut délivrer des messages ou des visions pour qui veut bien l’entendre. Il pourrait également exaucer des voeux et soigner. Depuis la nuit des temps l’homme entretien une relation fusionnelle avec les arbres et la forêt. Une relation véritablement cosmologique quand l’arbre lui permet de mieux s’inscrire dans l’univers. Les artistes ont gardé ce lien très fort et cette intimité avec les arbres. Si bien que l’arbre apparaît aujourd’hui comme un fil d’Ariane à travers toute l’histoire de l’art. Jusque dans la création contemporaine où il fait un retour remarqué depuis quelques années. Comme si la scène de l’art actuelle devenait une vaste forêt. C’est à cette forêt que s’intéresse L’arbre visionnaire en interrogeant ce curieux phénomène : qu’est ce qui se dessine et se révèle à travers ces multiples apparitions d’arbres ? Qu’est-ce que cela dit de notre rapport au monde végétal, à l’environnement et au vivant ? Car notre relation à l’arbre est devenue ambiguë. Trop souvent l’arbre est considéré comme un objet de profit, d’aménagement ou d’apparat. Il n’est plus respecté comme une entité organique. Face aux dangers de ce paradoxe et alors qu’il s’impose enfin comme l’une des meilleures solutions pour contrer le réchauffement climatique, il devient urgent de réinventer notre culture de l’arbre. Tel est l’enjeu de L’arbre visionnaire, qui représente une étape importante dans le parcours du Manifeste de l’arbre lancé par le Musée de l’Invisible à la Biennale de Salvador de Bahia au Brésil en 2014. Avec cette exposition, il s’agit d’expérimenter pour la première fois dans un contexte artistique, une forme de collaboration inter-espèce et de co création entre l’arbre et l’humain. Ce sont d’ailleurs les arbres de Lacoux qui ont inspiré ce projet assez particulier. Plus qu’une simple exposition il s’agit d’une véritable aventure, d’un nouveau cycle qui débute au Centre d’art de Lacoux, en milieu rural et en pleine nature, sur le plateau de Hauteville, aux confins du Jura et du Haut Bugey. L’exposition tire d’ailleurs parti de ce contexte exceptionnel en travaillant les interactions entre le dedans et le dehors, jusqu’à faire entrer les arbres à l’intérieur du centre d’art. Ou à l’inverse, installer une « salle » de l’exposition à la sortie du village, en plein champ, entre quatre arbres vénérables. A l’intérieur il est donc question de replanter deux forêts constituées d’oeuvres/arbres. Au-delà du geste symbolique ces pièces engagent à vivre une relation osmotique et interactive au végétal. Certains des projets présentés ici sont prévus pour être développés dans l’espace public, voir en contexte urbain où l’arbre devra nécessairement trouver une autre place pour un meilleur bien-être de tous. Pour expérimenter concrètement cette démarche, plusieurs réalisations sont proposées en extérieur en lien direct avec des arbres, dont certains ont été plantés pour l’occasion. Certaines de ces oeuvres ont d’ailleurs été réalisées à partir d’une pratique que l’on redécouvre actuellement dans nos cultures modernes occidentales, qui est celle du contact, ou de l’éveil à l’arbre. Plusieurs artistes ont accepté de créer des oeuvres spécialement pour l’occasion à partir de cette expérience.
Une expérience unique, immémoriale, que le public peut prolonger et partager puisqu’il a lui aussi la possibilité de découvrir « l’éveil à l’arbre » et en retour, de contribuer à l’exposition par ses témoignages ou ses propres réalisations. Notamment à partir des oeuvres réalisées à l’extérieur qui ont été conçues comme des dispositifs pour se connecter aux énergies des arbres alentours. Les enjeux d’un tel projet sont multiples. Il propose d’autres voies, tant sur le plan individuel et personnel que du point de vue sociétal et environnemental. Sur le plan artistique et culturel également. Ici, le réveil d’une culture de l’invisible participe d’une forme de réenchantement et d’une nouvelle poétique de l’arbre. Il ne s’agit pas d’une douce utopie, mais d’un nouvel horizon à installer. L’art et la nature peuvent nous aider à relever certains défis et à déployer d’autres visions. Encore faut-il se remettre à leur écoute. Et replanter l’arbre qui est en nous.

Pascal Pique, Le Musée de l’Invisible
Commissaire de l’exposition avec l’équipe du centre d’art de Lacoux

 

Signez le Manifeste de l’arbre
http://lemuseedelinvisible.org/signez-le-manifeste-de-larbre/

Le Manifeste de l’arbre a pour objectif de favoriser tout ce qui peut établir une nouvelle conscience et une nouvelle culture de l’arbre et de la forêt à partir d’une approche expérimentale transdisciplinaire et transculturelle inédite. A travers les expositions, il s’agit d’inventer de nouvelles continuités entre les approches scientifiques ou technologiques, les savoirs immémoriaux plus particulièrement liés aux cultures de l’Invisible, et les propositions artistiques les plus contemporaines qui sont autant de contributions à ce manifeste au même titre que les signatures individuelles.

Danse avec les arbres

Atelier avec la performeuse Camille Renarhd
Les 21 et 22 mai
Danse avec les arbres est un atelier performatif proposé les 21 et 22 mai avec la chorégraphe et performeuse Camille Renarhd. Cet atelier invite à créer au contact des végétaux un espace créatif et restauratif avec la découverte de la danse-arbre, unique et singulière, propre à chacun. A partir de la pratique du contact à l’arbre les participants explorent des temps de ressourcement et de connexion, associés au travail du mouvement ainsi qu’à des moments d’écriture et de dessin qui pourront rejoindre l’exposition.

Eveil à l’arbre et mur collectif

Du 21 mai au 28 août

Ateliers de contact à l’arbre : tous les weekend de l’exposition, des visites guidées des oeuvres et des arbres sont proposées gratuitement au public avec la possibilité de se sensibiliser au contact à l’arbre. A la suite de l’expérience, les participants sont invités à restituer leurs sensations, impressions et visions par des témoignages écrits, des dessins ou des formes plus élaborées. Ces retours d’expériences, alimentent un mur collectif à l’entrée du centre d’art, qui évolue pendant toute la durée de l’exposition. Ces éléments représentent également une source d’information précieuse pour une étude approfondie et un projet de recherche sur la relation humain-arbre.

Un autre monde

Du 2 juin au 16 juillet
Galerie du Jour agnès b, 44 rue Quincampoix, 75001 Paris,
ouvert du mardi au samedi, de 11 h à 19 h.

L’exposition de Lacoux ouvre une antenne à Paris du 2 juin au 16 juillet à la galerie du jour agnès b. Avec un mur de l’arbre visionnaire au sein de l’exposition Un autre Monde. Ce projet est consacré au « réalisme fantastique » développé dans le livre culte Le matin des magiciens, publié en 1960 par Louis Pauwels. L’exposition se situant elle même « aux croisements de l’art et de la technologie, de l’alchimie et de l’anthropologie, de l’ésotérisme et de la physique quantique, de l’avéré et de l’imaginaire ». En écho à l’expérimentation de Lacoux, une sensibilisation au contact à l’arbre sera proposées aux Parisiens et aux urbains.

Sociomytho-logies de l’arbre, voyage entre ciel et terre

Pierre Capelle et Michel Boccara

L’arbre visionnaire est aussi un chapitre du livre Sociomytho-logies de l’arbre, voyage entre ciel et terre, la première publication du Musée de l’Invisible et de l’Académie de l’arbre, lancée au Palais de Tokyo à Paris en novembre 2013. Ce livre est construit autour des écrits et de la pratique de Pierre Capelle, magnétiseur dans la vallée du Lot et des étonnants témoignages qu’il a recueilli au auprès des expérimentateurs de l’éveil à l’arbre, qu’il propose depuis une vingtaine d’années. Ce livre est aussi le résultat d’une collaboration inédite entre l’arbologue et le sociologue Michel Boccara du CNRS, dans un triangulation inédite, science, art et cultures de l’Invisible. Disponible au centre d’art de Lacoux ou auprès des Editions Le temps présent.